Une lettre pleine d’émotions d’un patient en oncologie à Morlaix …
‘‘Bonjour, vous permettez que je fasse mon numéro ? (avec le téléphone)
Vous avez un beau nez rouge ? (geste vers le nez) mais pas de couvre-chef (geste bonnet sur la tête) . Bon ça vous évite d’avoir la tête près du bonnet. Et moi qui ai pris le melon, je vous tire mon chapeau ; c’est un signe d’indépendance de ne pas couvrir un chef qu’il soit de service, de gare ou même d’orchestre.
Désirez-vous un fauteuil ? Il est pour deux …Figurez-vous que l’autre jour une de vos collègues a lancé une bouteille à la mer en me demandant si j’écrivais ?! Alors, j’ai pris la balle au bond et je me suis jeté à l’eau.
Je me suis permis d’écrire un discours qui en dit long. Il est possible qu’il aille à contresens avec des doubles sens, que ça manque de sens, ou que ça parte dans tous les sens.
Permettez-moi de vous le lire…
Tout d’abord, une citation qui n’est pas de Molière mais d’Hippocrate médecin malgré tout : ‘‘le cancer est une maladie sérieuse qu’il convient de traiter avec légèreté’’.Auparavant, et dans un passé lointain, deux hommes en noir prêchant pour le salut de nos âmes venaient nous visiter : l’abbé Thadine et le père Fusée. À mon corps défendant, j’avoue que leurs sermons parfois peu amènes manquaient d’esprit. Et, quand le corps manque d’esprit ou quand l’âme manque de corps nous risquons de perdre l’équilibre. Et c’est de l’équilibre que nait la libération et le goût de vivre.
Maintenant, nous accueillons des Clowns Hospitaliers. Mais le sont-ils vraiment ? Hospitaliers ! Je veux dire.
Mais c’est évident, ils pratiquent l’hospitalité avec humilité . Empathie et répartie sont leur crédo ; « la santé c’est la joie » est leur slogan.
Et par leur humanité, ils nous procurent un surplus de vitalité et de sérénité. Leur joyeuse présence nous plonge dans une saine hilarité.
Alors trinquons !
Santé !
Mais pas sans thé !
D’ailleurs,
Cancer, quand sert-on le thé ?
Ici, ils ont plein de bonté.
Ils décontaminent avec doigté.
Et soignent sans nous déconcerter.
Alors Cancer, quand sert on le thé ?« Je suis le vagabond, le marchand de bonheur.. Je donne à bon marché de quoi rire de tout, de quoi rire de tout ou plutôt que d’en pleurer. Je ne demande rien pour me dédommager qu’à voir sur mon chemin la joie que j’ai donnée ».. Citation de Dario Moreno , le marchand de bonheur.
Merci …
Par un patient au service Oncologie-Hématologie à l’hôpital de Morlaix